Bilan du projet Estuaire, le projet de décarbonation du port de Nantes-St Nazaire

Dans un contexte où le prix de l’énergie s’enflamme, les innovations visant à récupérer l’énergie fatale et à favoriser la consommation locale d’énergie renouvelable se multiplient.
Une initiative en particulier, co-construite par les acteurs du territoire de Saint-Nazaire, fait figure d’exemple : le projet Estuaire !

En effet, de 2019 à 2022, notre bureau d’études, a piloté le projet de recherche nommé Estuaire. Avec la collaboration des laboratoires IREENA et LTeN, de Nantes Université, de la société MAN Energy Solutions, du Grand Port Maritime de Nantes - Saint-Nazaire et de la CARENE (Saint-Nazaire Agglomération) les équipes innovation et R&D d’Akajoule ont travaillé autour d’un objectif commun : récupérer et valoriser l’énergie fatale produite par les puissants moteurs industriels de MAN ES lors de leurs essais et la consommer sur place.

L’énergie fatale, qu’est-ce que c’est ?

L’énergie fatale, c’est l’énergie qui est produite lors d’une activité industrielle sans pouvoir être récupérée et valorisée au moment où elle est produite. C’est ce qu’il se produit, au moment des essais moteurs du groupe MAN Energy Solutions. Une importante quantité d’énergie est produite par les moteurs mais celle-ci est aujourd’hui perdue, faute de solutions pour la stocker et la réexploiter.

Projet Estuaire, la problématique :  

La problématique énergétique de la zone industrielle, fait l’objet d’une démarche d’écologie industrielle et territoriale soutenue par l’ADEME, depuis 2014. Mais c’est depuis 2018, avec le projet de récupération de l’énergie fatale de MAN ES que l’initiative commune de la CARENE et du port de Nantes - St Nazaire a été relancée. L’idée que la zone d’activités se positionne en zone industrielle productrice d’énergies fatales et renouvelables, avec la mise au point d’un modèle décentralisé de production et de vente d’énergie, a émergée.

Le bureau d’études, Akajoule, a travaillé sur des propositions de solutions innovantes de modèles économiques et énergétiques de la zone industrialo-portuaire. Ensuite les chercheurs du laboratoire de recherche en génie électrique IREENA (Institut de Recherche en Energie Electrique de Nantes Atlantique) de Nantes Université, épaulés par le LTeN (Laboratoire de Thermique et Énergie de Nantes) ont mis au point le modèle de simulation des échanges de flux énergétiques et financiers.

C’est ainsi qu’est né le scénario d’autoconsommation collective d’énergie à l’échelle d'une zone industrielle ! Une première sur notre territoire. Jamais une boucle énergétique locale à l’échelle d’une zone industrialo-portuaire n’avait encore été envisagée.

Le programme concerne 12 bâtiments appartenant à différents industriels du territoire : Chantiers de l’Atlantique, Grand Port de Nantes Saint-Nazaire, IDEA et MAN ES.
Dans ce programme, chaque acteur du projet, chaque bâtiment peut devenir producteur d’énergie. Le scénario prévoit d’installer des panneaux solaires, sur les immenses surfaces de toits non-exploitées, pour pallier les besoins d’énergie sur toute l’année.

Bilan du projet Estuaire

La flambée récente des couts de l’énergie consolide aujourd’hui le modèle économique imaginé de vente directe d’électricité entre industriels. Ainsi, la réalisation concrète de premières briques du projet est espérée prochainement, ouvrant la voie à la réplicabilité du modèle dans d’autres zones industrielles.
Nous sommes fiers du travail accompli pour la zone industrialo-portuaire de Saint-Nazaire qui fait figure d’exemple en France sur les sujets de décarbonation.